Journal C'était en 2020

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juin
2023

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C'était en 2020 et j'étais, fraîchement thésé, assistant hospitalo-universitaire dans une faculté de médecine française. J'y enseignais la lecture critique d'article, une matière qui consiste à savoir lire et comprendre ce qu'on peut déduire, mais aussi ce qu'on ne peut pas déduire, d'un article médical.

Est arrivé le Covid et, à partir de la mi-mars, tous les cours aux étudiants ont été suspendus, et tous les protocoles de recherche clinique sur lesquels je travaillais interrompus. Médecin de santé publique, je n'avais pas d'activité de soin. Je me suis donc retrouvé seul chez moi, désœuvré. Dans le même temps, il faut bien avouer que la fac avait initialement abandonné ses étudiants à eux-mêmes.

Je me suis donc proposé de fournir aux étudiants des clés pour comprendre l'événement en cours, et quoi de mieux, pour ce faire, que de rédiger une épreuve blanche de lecture critique d'article, la recherche médicale étant au centre de l'événement ?

Ni une ni deux, je télécharge donc le PDF de cette étude marseillaise dont parlaient tous les médias. J'arrivais sans idée préconçue, désirant voir par moi-même. Après tout, c'est mon métier.

En quoi consiste l'étude ?

Il s'agit de la première étude à avoir "mis en évidence" un effet de l'hydroxychloroquine sur le Covid-19. Pour ce faire, les auteurs ont comparé le temps de clairance du Sars-CoV-2 chez des patients traités par hydroxychloroquine et des patients non traités par hydroxychloroquine. Le temps de clairance, c'est le délai avant d'avoir une PCR négative en partant de la première PCR positive.

Les auteurs n'auraient jamais pu mettre en place une étude comparative randomisée. Il n'y avait que des données biologiques très vagues, un comité d'éthique aurait bloqué immédiatement. Ils ont contourné le problème en comparant a posteriori leurs patients (traités par hydroxychloroquine) à ceux d'autres hôpitaux. On est dans de la réutilisation de données médicales, pas besoin de comité d'éthique (on peut quand même demander un avis, d'ailleurs ça a été fait, mais il est automatiquemnt favorable comme dans tous les cas de figure où la législation n'impose pas de comité d'éthique).

Cependant, dans tous les services, des patients ont présenté une insuffisance respiratoire et ont dû passer en réanimation. Les réanimateurs arrêtaient systématiquement les conneries l'hydroxychloroquine. Se pose alors la question : dans quel groupe compter un patient qui a eu le protocole hydroxychloroquine incomplet ? Les auteurs les ont exclus de l'étude. C'est ce qu'on appelle une analyse per-protocole, par opposition à l'analyse en intention de traiter, où un patient est toujours analysé dans son groupe initial, quelle que soit son évolution clinique.

Les auteurs mettent en évidence une clairance nasopharyngée plus rapide sous hydroxychloroquine.

Où est le problème ?

Les problèmes. Ils sont multiples, et majeurs.

Commençons par l'éléphant dans la pièce : l'analyse en per-protocole. Concrètement, elle a abouti à retirer tous les patients les plus graves du groupe hydroxychloroquine. Ce qui revient à dire, rétrospectivement, quand le traitement n'a pas marché, qu'en fait il faut considérer qu'il ne l'a pas eu. Il n'est jamais réalisé d'études en per-protocole pour démontrer la supériorité d'un traitement, précisément pour cette raison. Si on réanalyse l'étude en intention de traiter, l'effet de l'hydroxychloroquine disparaît.

Mais ce n'est pas tout.
Ce ne sont pas des patients qui ont été comparés, mais des hôpitaux. En effet, tous les patients étaient traités par hydroxychloroquine à l'IHU, contre aucun dans les services contrôle. Or, des services différents peuvent avoir un recrutement différent, en termes d'âge, de classe sociale, de facteurs de risque. Ils ont systématiquement un personnel différent, avec une disponibilité et des habitudes de prescription différentes. Un médicament autre que l'hydroxychloroquine peut tout à fait jouer un rôle. L'âge peut jouer un rôle. Mille détails peuvent jouer un rôle.

Mais ce n'est pas tout.
Le critère de jugement, le délai de clairance, n'a pas grande pertinence clinique. Ce qui intéresse un patient, ce n'est pas de savoir s'il a du virus dans le nez. C'est de ne pas faire d'insuffisance respiratoire, de ne pas mourir et de ne pas finir handicapé. Tout ça peut s'observer sans matériel compliqué : il suffit de parler au patient 2 minutes par jour. Il y a même un patient qui a été exclu de l'étude parce que "traitement incomplet" alors qu'il est mort à J3. Sauf que le décès n'est pas un critère de jugement, même secondaire.

Mais ce n'est pas tout.
Les patients atteints de Covid ne manquaient pas, en 2020. Pourtant, l'étude est minuscule : 36 patients. On ne peut même pas appliquer le théorème central limite pour faire les stats. Pourquoi un si petit nombre de patients ? Il est connu que les petites études sont moins fiables.

Mais ce n'est pas tout.
Les auteurs choisissent comme critère de réponse "avoir un délai de clairance inférieur ou égal à 6 jours". Mais ils ont considéré un patient négatif à J6, mais de nouveau positif à J8, comme validant ce critère, alors qu'il n'avait manifestement pas éliminé le virus à J6.

En guise de conclusion

Voilà, cher journal, le type d'études que publie le Pr Raoult. Ce n'est pas inventé : tout est écrit, et de sa main. Tout est disponible en ligne. Ne me crois pas sur parole, cher journal : lis et vois par toi-même. Ce n'est pas de l'acharnement gratuit : je n'ai fait que lire et commenter la méthodologie de l'article. Je n'ai aucun conflit d'intérêts, à part celui que nous avons tous : je cherche à minimiser ma dissonance cognitive, et cet article est extrêmement dissonant, non pas par ses conclusions, mais par son absence totale de considération pour la démarche scientifique.

Au final, mon épreuve de lecture critique d'article n'a jamais été proposée aux étudiants. La raison ? J'avais été trop gentil avec l'article. Je n'arrivais juste pas à composer un sujet qui n'offre pas les réponses sur un plateau d'argent, tellement elles étaient évidentes.

  • # Merci et rebelle attitude

    Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 01 juin 2023 à 00:56.

    Merci pour ta perspective, j'ai l'impression que certains soutiennent ce monsieur car "ca fait rebelle" , parce que sinon je ne vois pas le lien avec le logiciel libre (ce qui est suggéré par le journal précédent concernant ce célèbre professeur). J'aimerais bien que l'auteur du journal précédent explique explicitement le lien qu'il voit avec le logiciel libre …

    Je ne trouve que cela ne sert à rien de se rebeller pour se rebeller (ou pour se donner une attitude de Jedi contre l'empire) , il faut avoir une véritable raison (sinon on est juste un rebelle sans cause ou qui se trompe de combat ). Le logiciel libre s'est rebeller pour une raison éthique (4 libertés ) et soutenu par des "méthodologies" (open source) dans lequel il y a réelle progressions de la connaissance par l'examen minutieux du logiciel et de ce qui va avec (documentations, données, benchmark etc.) de manière ouverte. Si on devait comparer avec le logiciel libre, ce serait un gars qui vient d'ouvrir un repo sur github , qui reçoit quelques contributions de rien du tout et qui considère qu'il vient de révolutionner toute l'architecture du kernel Linux / BSD et autres Unix-like (y compris micro kernel ) … Il semble avoir une disproportion entre ce qui est affirmé et ce qui est techniquement fait… Ensuite il va se présenter comme le nouveau Torvalds devant les médias aux yeux du grands publique (et on fait des reportage incroyable à son sujet concernant son niveau intellectuel)…

    Je ne comprends pas que certains le défendent alors qu'ils n'ont pas été voir l'étude, j'ai moi même regarder l'étude, c'est comment dire…. les bras m'en tombent (comment dire… la simple puissance statistique est totalement absente, dès lors les affirmations du professeur à la télévision et la réelle force biostatistique de son étude sont tous sauf causale (et la recherche de la causalité est difficile dans le domaine de la santé en générale ). Cependant, ses affirmations induisent le téléspectateur en erreur. En gros, il ne peut pas prétendre ce qu'il prétend dans les médias au moment de son étude au vu de l'absence de puissance statistique tous simplement.. )

    Pour ceux que ca intéresse : "La puissance statistique d'un test est en statistique la probabilité de rejeter l'hypothèse nulle La puissance dépend du nombre de sujets inclus, du risque de première espèce (α) et de la taille de l'effet (différence entre les deux groupes pour un essai clinique) relativement aux autres grandeurs d'intérêt (comme la variance).

    La puissance statistique consentie permet de calculer le nombre de sujets nécessaires dans une étude. En général, on fixe la puissance désirée, le risque de première espèce et les paramètres associés aux groupes pour obtenir le nombre de sujets nécessaire à l'étude. Le calcul de la puissance statistique peut s'appliquer à grand nombre de tests statistiques (comparaison de moyennes, comparaison de proportions, modèle logistique, modèle de régression…), lorsque l'hypothèse alternative est suffisamment restrictive."

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Puissance_statistique

    • [^] # Re: Merci et rebelle attitude

      Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 01 juin 2023 à 01:07.

      J'ai préféré me tenir à l'écart de ce genre de conversation de peur d'être catalogué soit de complotistes soit de vendus … Mais en général personne ne sortait l'étude en question. En gros, les interlocuteurs ne savaient pas de quoi ils parlaient mais avait vite fait de porté un jugement de valeur sans preuve… Juste pour savoir si tu étais dans le bon camp ou non (c'est à dire le leur).

      Je pense que c'est plutot à monsieur Raoult de prendre exemple sur les modèles du logiciels libres et open source et sur la méthodologie ouverte et de montrer "le code", c'est à dire dans son cas le protocoles en l'espèce et de l'expliquer , plutot que de faire des grands discours sans fondements biostatistiques.

      On avait des articles tels que :

      "L’acharnement contre lui prend une dimension que nous n’acceptons plus. Chacun est libre - et c’est salutaire ! - d’être en désaccord avec le style, les méthodes et les protocoles de Didier Raoult. Mais rien ne justifie cette obstination à démolir, pour le principe, ce chercheur dont le tort principal est d’être un Marseillais trop souvent en désaccord avec l’opinion dominante à Paris""

      https://www.capital.fr/economie-politique/plus-de-200-medecins-volent-au-secours-de-didier-raoult-1380286

      Genre Paris contre Marseille, c'est un match de foot ? ou c'est Jedi contre l'étoile noire ?

    • [^] # Re: Merci et rebelle attitude

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

      Au moment de la parution de l'étude, le contexte autour était très différent : on était au début du Covid, on a vécu un confinement avec des règles ubuesque, on avait plein de morts. Raoult avait encore une belle aura de sérieux (ses casseroles passées étaient relativement méconnues) et l'étude a été reprise un peu partout sans recul.
      Donc à l'époque c'est normal pour les grand public d'avoir cru en cette étude (c'est vraiment un phénomène de croyance, sans jugement envers les personnes qui y ont cru à ce moment). Et ça n'avait rien de rebelle, au contraire.

      Là où ça devient emmerdant, c'est quand :

      • Les médias ont repris d'étude sans aucun recul (ça on a l'habitude, hélas) et ce même quand les problème de cette étude ont été mis au jour et vulgarisés.
      • Des gens qui auraient dû se rendre compte du niveau merdique de l'étude si sont rué sur son côté rassurant (coucou plein de médecins)
      • Tous ces gens qui préfèrent rester dans une croyance confortable plutôt que d'admettre qu'ils ont été trompés. Car c'est surtout de ça qu'il s'agit en réalité : certains ont beau prétendre le contraire il faut un bon bagage technique et une certaine habitude du processus de fonctionnement de la recherche scientifique pour pouvoir se rendre compte par soi-même que cette étude est pourrie. La plupart des soutiens grand public à Raoult ont été trompés plus qu'ils se sont trompés. C'est pas grave en soi, j'ai cru plein de conneries moi-même, mais c'est loin d'être évident de l'admettre.

      Au final je suis triste pour ces gens qui s'étaient attachés à un faux espoir, se sont vu roulés dans la farine par une bande de charlatans, et n'arrivent pas à l'admettre. Et très en colère contre les médias et les autorités qui ont réagit n'importe comment sur le point de vue de la communication scientifique.

      La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

      • [^] # Re: Merci et rebelle attitude

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 01 juin 2023 à 11:27.

        Donc à l'époque c'est normal pour les grand public d'avoir cru en cette étude (c'est vraiment un phénomène de croyance, sans jugement envers les personnes qui y ont cru à ce moment). Et ça n'avait rien de rebelle, au contraire.

        Mouais, déjà à l'époque il y avait de gros doutes rien qu'en lisant un peu, si on ne voulait pas lire que du positif pour y croire. c'est surtout que ces personnes ne voulaient pas faire autre chose que de lire un truc rassurant.

        Alors oui, il y a des "médias" qui en ont profité, mais il y a quand même les gens qui lisent ces médias et pas d'autres, qui étaient quand même la mais écartés.

        On a les élus qu'on mérite, mais on a aussi les médias qu'on mérite.

        Comment changer ça? Je n'ai pas la réponse :(.

        et n'arrivent pas à l'admettre.

        Et il faudra travailler un jour sur cette incapacité à admettre. Mais c'est un gros travail, et je doute qu'un politique voudra s'y coller tellement c'est contre ses intérêt (perte d'électeurs qui ne veulent pas admettre qu'ils faudrait travailler à admettre)

      • [^] # Re: Merci et rebelle attitude

        Posté par  . Évalué à 10.

        Raoult avait encore une belle aura de sérieux (ses casseroles passées étaient relativement méconnues)

        Ça dépend à quelle échelle, mais c'était clairement déja un endroit où les gens sérieux ne voulaient plus mettre les pieds, surtout après le retrait des tutelles INSERM et CNRS de son laboratoire. Ça sentait déja pas mal le souffre, mais plutôt pour des raisons de pratiques RH (mandarinat et harcèlement).

        Malheureusement, comme c'est souvent le cas, les personnalités scientifiques "grillées" auprès de leurs collègues attirent la lumière et fascinent les médias et les politiques. L'administration des différentes tutelles n'osent pas trop intervenir tant que la sitation n'est pas complètement pourrie, au mépris de la qualité de la science et de la santé mentale des gens qui travaillent dans ces endroits, d'ailleurs.

        • [^] # Re: Merci et rebelle attitude

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

          À l’échelle du très grand public, typiquement la majorité des français qui ont découvert l’existence de l’IHU ou de Raoult avec cette histoire.

          La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

          • [^] # Re: Merci et rebelle attitude

            Posté par  . Évalué à 6.

            Ah oui bien sûr, je parlais juste de ceux qui avaient déja entendu parler de lui avant. Mais c'est vrai aussi qu'à ma connaissance, il n'y avait pas de rumeurs sur la qualité des résultats scentifiques (alors qu'avec le recul, il suffisait de lire les articles pour comprendre que l'IHU était une machine à publier du bullshit à gros rendement bien avant le Covid).

    • [^] # Re: Merci et rebelle attitude

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Merci pour ce retour posé.

      A l'époque, ces arguments ont été noyés dans le brouahaha médiatique et il est vrai que l'être humain préfère l'émotion, la communication et les réponses toutes faites par rapport à la vérité calme. Surtout quand la vérité annonce que le Père Noël n'existe pas.

      Quelque chose qui a donné un poids aux propos de M. Raoult, c'est que la seule contre-étude, sortie un mois plus tard, l'a été avec des données invalides. C'était une des études les plus attendues médiatiquement, elle a été "revue par des paires" et pourtant, une partie des données était invalides, la source des données n'avait pas été vérifié, un des auteurs avait rajouté son nom à l'étude sans y avoir participé. En ce qui me concerne, cette contre-étude a complétement décrédibilisé le monde de la recherche et des "sachants". Aucun des processus de contrôle des publications n'a fonctionné, et il a fallu attendre que M. Raoult pointe du doigts une incohérence dans l'étude en question pour qu'elle soit remise en cause. Et finalement retirée, un comble! Ce bon professeur était il le seul à avoir un oeil critique à l'époque ?

      Pour être complet, je serais ravi de lire également une analyse à froid de ce qui a merdé dans cette seconde étude censée bousculer la première.

      • [^] # Re: Merci et rebelle attitude

        Posté par  . Évalué à 6.

        Étude publiée le 22 mai, rétractée le 4 juin https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/03/hydroxychloroquine-le-journal-the-lancet-met-en-garde-contre-une-etude-publiee-dans-ses-colonnes_6041583_3244.html https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/06/04/hydroxychloroquine-trois-auteurs-de-l-etude-du-lancet-se-retractent_6041803_1650684.html … Et rien ne prouve qu’il ait fallu "attendre Raoult", il semble que des gens aient juste tenté de remonter à la source des données.

        Dans le texte de la rétractation publié par ce dernier, les trois coauteurs expliquent qu’ils avaient lancé un audit sur l’origine des données, mais les chercheurs qu’ils avaient mandatés pour effectuer cette analyse indépendante « nous ont informés que Surgisphere ne transmettrait pas l’ensemble des données, les contrats des clients et l’audit de leur certification ISO »

        On était dans un écoulement du temps plus qu’inhabituel, et c’est super rapide. On peut soupçonner que c’est à l’origine des dysfonctionnements et que les coauteurs de l’étude auraient sûrement fait cette vérification avant publi en temps normal. Au contraire on a un système de rétractation qui a pas mal marché, des coauteurs qui semble avoir gardé leur capacité à dire qu’ils se sont trompés.

        Sur la société qui fournit les données, il y a un article Wikipédia : Surgisphere dans laquelle on peut lire le nom de certaines personnes comme Élisabeth Bik qui si je me souviens bien n’a pas été tendre avec Raoult.

      • [^] # Re: Merci et rebelle attitude

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

        Quelque chose qui a donné un poids aux propos de M. Raoult, c'est que la seule contre-étude, sortie un mois plus tard, l'a été avec des données invalides.

        Ce n'est pas la seule contre étude qui a existé depuis sur le sujet.

        En ce qui me concerne, cette contre-étude a complétement décrédibilisé le monde de la recherche et des "sachants". Aucun des processus de contrôle des publications n'a fonctionné

        Si cela a fonctionné, c'est juste que tu crois à tort que le processus permet d'identifier tous les erreurs en amont. Sauf que c'est irréaliste, cela permet de trier le bon grain de l'ivraie à grosse maille, mais il y aura toujours des études qui passeront entre les mailles du filet. Le contraire est irréaliste en terme d'objectif. Tu ne peux pas faire peser la validité de l'étude sur quelques relecteurs qui ne sont pas omniscients.

        Par contre le fonctionnement normal est que quand l'article publié se révèle être mauvais, quelque soit la raison, les responsables reconnaissent l'erreur et l'article est corrigé ou rétracté suivant la nature du problème. Et c'est ce qui s'est passé, et plutôt vite. Tous les mauvais articles de Raoult ont été rétractés depuis ? ;)

        il a fallu attendre que M. Raoult pointe du doigts une incohérence dans l'étude en question pour qu'elle soit remise en cause. Et finalement retirée, un comble! Ce bon professeur était il le seul à avoir un oeil critique à l'époque ?

        Tu as des preuves que c'est Raoult qui a identifié les erreurs ? Car j'ai souvenir que l'affaire n'a pas éclaté grâce à lui.

        • [^] # Re: Merci et rebelle attitude

          Posté par  . Évalué à 5.

          Raoult a beaucoup causé pendant l’épidémie, genre tous les matins sur Youtube, donc ce serait pas étonnant qu’il ait raillé cette étude étant donné que … ben elle l’arrangeait pas. Seulement il a dû aussi railler des tas d’études non rétractée, on sait ou est le Nord de sa boussole.

          • [^] # Re: Merci et rebelle attitude

            Posté par  . Évalué à -10.

            et non pas tous les jours, tous les mardi et pas que pendant l’épidémie, depuis 2018.

            étonnant tous ce foin pour un médicament qui a été interdit de vente au public, par contre le vaccin qui ne sert a rien motus et bouche cousue.

  • # J'ai également lu l'étude

    Posté par  . Évalué à 10.

    Je ne suis pas médecin mais à l'époque j'avais également essayé de lire l'étude. J'ai un doctorat en informatique et j'ai travaillé pendant une vingtaine d'année sur divers projets en lien avec la recherche. Je suis donc assez familiarisé avec les articles scientifiques même si je dois avouer que le jargon médical m'a causé quelques soucis dans le cas présent.

    Je retrouve dans ton analyse certains des points qui m'avaient fait tiquer ; en particulier la petite taille de l'étude, le fait que le groupe contrôle soit dans des hôpitaux (et même des villes) différents et le manque de détails sur la procédure de sélection des patients.

    L'article que j'avais lu contenais aussi une table supplémentaire avec des information détaillées par patient. Je viens de la retrouver page 22 de ce pre-print https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.03.16.20037135v1.full.pdf

    Dans cette table on voit que 4 des 16 patients du contrôle sont des mineurs asymptomatiques (10, 10, 12 et 14 ans). Ils me semblent difficilement comparables aux autre patients. Cela me fait donc dire que la taille utile du groupe de contrôle est plutôt 12 que 16.

    Un autre détail qui m'avait fait tiquer est le fait que pour 10 des 12 contrôles, les résultats PCR ne sont donnés qu'un jour sur deux (ND = not done) et simplement avec POS (positive). Pour les patients traités à hydroxychloroquine, les test PCR sont réalisés tout les jours et les résultat sont des valeur numériques (ou NEG qui signifie probablement 0). Ce n'est peut être pas significatif mais cela m'avait vraiment donné une impression d'inégalité dans le suivi des patients.

    • [^] # Re: J'ai également lu l'étude

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      « (ou NEG qui signifie probablement [ -]0) »

      Plutôt :-).

      « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

      • [^] # Re: J'ai également lu l'étude

        Posté par  . Évalué à 5.

        PCR consiste à dupliquer l'ADN/ARM plusieurs fois pour amplifier la présence du virus.

        J'imagine que les valeurs numériques indiquent le nombre de cycles effectués avant la détection. Si c'est le cas, NEG ne signifie pas zéro mais probablement que le virus n'a pas été détecté après avoir atteint le nombre maximum de cycles (35? 40? j'imagine qu'il y a des standards).

        Au final, je n'ai pas l'expertise pour savoir si la différence entre les nombres et POS est significative. Ce qui me gêne vraiment, c'est que cela semble indiquer que les tests ont été effectués avec des procédures différentes donc probablement par des équipes différentes, sur des machines différentes et dans des lieux différents.

    • [^] # Re: J'ai également lu l'étude

      Posté par  . Évalué à 1.

      Très juste. Merci de le préciser. Je n'avais pas rouvert cette annexe quand j'ai rédigé mon journal, c'est une erreur.

      Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • # Et les trottinettes ?

    Posté par  . Évalué à 10.

    Du coup, les conclusions de cet article (traduction en français) sont également à prendre avec des pincettes ?

    Dommage car l'hydroxychloroquine semblait avoir trouvé un intérêt.

    Pour celles et ceux qui n'ont pas (plus) le contexte, vous pouvez lire l'explication complète ici.

    • [^] # Re: Et les trottinettes ?

      Posté par  . Évalué à 3.

      J'avais déjà vu cet article à l'époque, il était déjà génial, il l'est toujours autant :).

      Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • # pourquoi ?

    Posté par  . Évalué à -10.

    Tu analyses un article comprenant 36 patients, pas tous de l'IHU Marseille pour essayer de démonter Raoult. Donc 36 patients=pas significatif alors que Raoult en produit aujourd'hui une de 30 000. Pourquoi fais-tu cela ?

    • [^] # Re: pourquoi ?

      Posté par  . Évalué à 10.

      Cette analyse n’est pas obsolète, Raoult n’a jamais reconnu d’erreur méthodologique. Il n’y a donc plus aucune raison de lui accorder de la crédibilité. Ses derniers papiers sont tout autant truffé d’erreurs de méthode que ses premiers, il n’a pas appris de ses erreurs. On peut donc rejeter son dernier papier sans prendre la peine de le lire. Et ceux qui l’ont lu … demandent des comptes sur comment le monde scientifique et politique a pu laisser ces dérives se poursuivre malgré une inconduite scientifique qui fait sortir le tout du cadre de la science et de l’éthique depuis bien longtemps : il n’aurait jamais du sortir son histoire avec plus de 30 000, et il ne la publiera nulle part, pour ce qui concerne la science.

    • [^] # Re: pourquoi ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Pourquoi fais-tu cela ?

      Pour montrer que en 2020 en savait déjà que c'était merdique, et que ton journal en 2023 aborde déjà le cas 2023 en étant autant merdique.

      C'est donc une mise en contexte de ton journal de 2023 juste avant, ça montre que tu n'as pas compris en 3 ans que la science montre que tu te trompes lourdement. Et ton commentaire montre que tu ne comprends pas du tout la mise en contexte, alors que c'est assez banal comme façon de faire et tu devrais te cacher plutôt que de balancer ton commentaire.

      A un moment, faudrait penser à accepter que tu t'es lourdement trompé, pour pouvoir ensuite apprendre à comprendre la réalité sur des bases saines.

      • [^] # Re: pourquoi ?

        Posté par  . Évalué à -10.

        Zenitram : toujours des arguments à couper le souffle : tu n'as pas changé. Tu as pensé à prendre ta cinquième dose ? Non ? Pourquoi ?

        • [^] # Re: pourquoi ?

          Posté par  . Évalué à 10.

          Au bout d’un moment, quand il semble qu’on parle à un mur qui se contente essentiellement de poser des questions et se barrer, sans que la discussion avance, on peut questionner les intentions ou la bonne foi du mur. Pour avoir une vraie discussion il faut être plusieurs à être à peu près de bonne foi.

          • [^] # Re: pourquoi ?

            Posté par  . Évalué à -10.

            Je suis désolé mon cher Doulliard, face à toi, moi aussi je suis devant un mur.Il n'y a pas de discussion possible.

            • [^] # Re: pourquoi ?

              Posté par  . Évalué à 10.

              Bah tu réponds jamais aux message argumentés, à part par des allusions laconiques ! Ou alors tu fais allusion à autre chose mais va falloir clarifier.

          • [^] # Re: pourquoi ?

            Posté par  . Évalué à -10.

            Quand on a affaire à une meute enragée, il vaut mieux fuir, c'est plus prudent

            • [^] # Re: pourquoi ?

              Posté par  . Évalué à 10.

              Fuir, tu veux dire après leur avoir jeté un bout de gras depuis le haut du rempart ? Ah oui, quel courage !

        • [^] # Re: pourquoi ?

          Posté par  . Évalué à 10.

          "tu n'as pas changé" suivi de "Tu as pensé à prendre ta cinquième dose ?" c'est plutôt cocasse… Ressortir comme seul argument un genre de slogan éculé et vide de sens aujourd'hui. Il me semble que tu as fais quelques journaux appréciés par ici, sur les jeux notamment. Je sais qu'il est difficile d'admettre qu'on a été floué, surtout quand on a laissé autant de pavés que tu l'as fait pour défendre un charlatan. Donc tu pourrais simplement créer un autre compte, on oubliera papap et son druide, et tu pourrais recommencer à poster des journaux intéressants sur les jeux sans crainte qu'on te rappelle tes erreurs passées.

          • [^] # Re: pourquoi ?

            Posté par  . Évalué à -10.

            Attention Faya: traiter quequ'un de charlatan peut t'amener à devoir te justifer devant les tribunaux

            • [^] # Re: pourquoi ?

              Posté par  . Évalué à 10. Dernière modification le 01 juin 2023 à 20:28.

              Tu veux parler du journal espagnol La Vanguardia ? C'est tout frais, sorti hier je crois :

              El charlatan de la COVID

              Sûrement un journal contrôlé par Bill Gates.
              [EDIT] : Et une source en français, https://www.europe1.fr/emissions/telescopages/affaire-didier-raoult-el-charlatan-de-la-covid-la-lumiere-arrive-parfois-de-la-ou-on-ne-lattend-pas-4186335

              • [^] # Re: pourquoi ?

                Posté par  . Évalué à -10.

                Si tu dois affronter Raoult devant les tribunaux, tu auras intérêt à préparer ta calculette,parce que lui ne s'en laissera pas conter.

                • [^] # Re: pourquoi ?

                  Posté par  . Évalué à 3.

                  Si tu dois affronter Raoult devant les tribunaux…

                  Mais concernant papap, il a un autre argument que "30000 > 36" ou alors menacer de poursuites c'est ainsi qu'on débat chez les Éclairés Non-Moutons Red-Pilled  ?

                  • [^] # Re: pourquoi ?

                    Posté par  . Évalué à -9.

                    charlatan est un terme juridique utilisé par l'ordre des médecins quand ils en attaquent un. C'est ce terme qui a été utilisé par certains médecins pour attaquer Raoult, un de Rennes et l'autre de Nantes. Avec l'appui de grand média tels que Ouest France. Celui de Nantes a été condamné et obligé de s'excuser la queue entre les jambres. Celui de Rennes, il le faisait au non du CNOM, je ne sais pas ce qu'il est advenu de cette plainte, mais c'est pour dire qu'il ne faut pas utiliser ce terme à la légère vis-à-vis d'un médecin, c'est une accusation grave.

                    • [^] # Re: pourquoi ?

                      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

                      charlatan est un terme juridique utilisé par l'ordre des médecins quand ils en attaquent un.

                      Non, c’est un terme de la langue courante.

                      Sources : Le CNRTL, le Wiktionnaire (qui est un bon dictionnaire d’usage, soit dit en passant), le Robert, le Larousse.

                      Le cas particulier de l’utilisation de l’utilisation de « charlatan » qui peut provoquer l’ire de l’ordre des médecins, c’est uniquement lorsque qu’un médecin traite un autre médecin de charlatan. Là, dans ce cas précis et uniquement dans ce cas, c’est une rupture du code de déontologie qui peut te mener à des ennuis. Mais si tu n’es pas médecin, tu n’es pas soumis à ce code, donc tu ne peux pas avoir ce genre de problème avec l’ordre des médecins. Au pire, tu peux avoir des ennuis avec le médecin visé (lui seulement, pas l’ordre) pour injures ou diffamation.

                      La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

                • [^] # Re: pourquoi ?

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

                  parce que lui ne s'en laissera pas conter.

                  bin s'il ne sait pas compter comment il sait que 30 k > 36 ?!

    • [^] # Re: pourquoi ?

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 10. Dernière modification le 01 juin 2023 à 12:04.

      Pourquoi fais-tu cela ?

      Vu la liste de ce qui est critiquable, que ce soit sur 36 ou 30000 patients ça ne change pas trop à l'interprétation finale.

      Et toi, pourquoi ne parles-tu que de ce point ? C'est parce que tu n'as pas compris les autres ?

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

      • [^] # Re: pourquoi ?

        Posté par  . Évalué à -10.

        du coup je ne comprend pas trop ton commentaire, tu es pour ou contre, l’étude sur 30 000 patient est plutôt positive par rapport a l'ile de France en taux de mortalité

        • [^] # Re: pourquoi ?

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

          L'étude sur les 30 000 patients est entachée d'erreurs et n'a aucune valeur, je crois que cela a été dit et répété. Quand l'absence de qualité est la même d'une étude à une autre, que l'échantillon soit de 30 ou de 30000 personnes, c'est du pareil au même, strictement. En outre la deuxième étude pose un gros problème d'éthique.

          Soit dit en passant, il n'y a pas à être pour ou contre les résultats d'une étude. En revanche, oui on peut s'élever contre les conditions dans lesquels elles sont menées.

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

          • [^] # Re: pourquoi ?

            Posté par  . Évalué à -10.

            du coup les morts ne sont pas mort ? et les vivants n’étais pas gravement malade ?

            pour revenir sur l’éviction des malade grave de l’étude, cela ne me choque pas plus que cela, ce n'est pas une pilule miracle qui fait revenir à la vie. Si tu ne veux pas que tes résultat soit trop biaisé tu les exclu. Donner de l'azt à un cancéreux en phase terminal séropositif ne va pas améliorer sont état. Les labo choisissent aussi les malades.

            et personne pour s'offusquer de la décision de Véran d'exclure la vente du plaquenil sur la base d’étude reconnu fausse internationalement (lancet) la c'est bon ça passe.

            c'est l'affaire Dreyfus des temps moderne

            • [^] # Re: pourquoi ?

              Posté par  . Évalué à -10. Dernière modification le 01 juin 2023 à 17:41.

              Ah, voilà de bons arguments qui font avancer les choses

            • [^] # Re: pourquoi ?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

              C'est pas seulement la question de savoir si les morts sont effectivement morts, ou du nombre de personnes dans ta cohorte. C'est aussi de comment tu fais ton étude.

              Si tu veux prouver que le traitement[*] A est mieux que le traitement B, tu veux prendre des gens qui ont, en "moyenne", tout pareil sauf le traitement A vs B et comparer les résultats. Si il y a un traitement C qui traine au milieu, tu dois t'assurer que les deux groupes l'ont reçu dans les mêmes proportions (premier point où ton étude peut merder).

              [*] Et je parle de traitement ici, pas de médicament. Un médicament peut être un traitement, ne rien faire aussi. Ou envoyer les gens au bord de la mer et les sortir de la grisaille de Paris aussi

              Deuxièmement, tu dois énoncer une hypothèse réfutable. Genre "A est mieux que B selon ces critères". Tu peux pas chercher à prouver que "A a moins d'effets secondaires que B". Parce que c'est pas prouvable (tu ne peux pas prouver l'absence d'effet) (Deuxième point où ça peut merder)

              Ensuite tu dois définir dans quelles conditions tu comptes ou exclus les gens de la cohorte.
              Comme tu le dis, il faut pas filer un traitement A à des gens en phase terminale si c'est pas fait pour ça, on sait que ça va pas marcher. Mais tu dois le faire avant l'étude !
              C'est subtile, mais tu ne peux pas faire une étude et regarder ensuite à partir de quand ça marche et dire après coup, mes critères c'est ça. (Troisième point où ça peut merder).

              Si tu penses que ton traitement peut être efficace dans cette situation (définie à l'avance), tu l'administres. Ou sinon tu le fais pas rentrer (et du coup tu peux ne pas le compter). Si tu le fais rentrer, tu dois le compter quand il sort, peu importe comment. Si ton malade passe en phase terminale, tu le comptes dans tes résultats, c'est que ton traitement a pas marché. Tu peux pas le sortir discrètement parce qu'il ne correspond plus aux critères (Quatrième point où ça peut merder)

              De plus, indépendamment du résultat sur ton étude (les stat), si l'état de santé de ton malade se dégrade, tu te dois de le sortir de ton étude (médicalement parlant) et lui administrer un traitement un minimum connu par être efficace (pour des raisons éthique, pas scientifique). Sinon tu le tues pour essayer de prouver ton hypothèse. (Cinquième (gros) point où ça peut merder)

              Si tu te loupes sur un seul des quatre premiers points, ton étude est bancale, peut importe la taille de ta cohorte ou la véracité de tes chiffres brutes (nombre de morts/guéris). (Et je paris qu'il y a plein d'autres points ça peut merder)
              Si tu te loupes sur le cinquième point, c'est potentiellement devant la justice que tu te retrouves (et ce, même si toute ton étude est parfaite)

              Matthieu Gautier|irc:starmad

      • [^] # Re: pourquoi ?

        Posté par  . Évalué à -10. Dernière modification le 01 juin 2023 à 17:49.

        simple calcul de math: Liorel fait tout un foin sur une étude qui ne fait que 36 cas, donc si tu fais une erreur de 1 cas, tu as 3% d'erreur, ce n'est pas compliqué à comprendre sauf pour toi peut-être

        • [^] # Re: pourquoi ?

          Posté par  . Évalué à 7.

          Continue sur ta lancée ! Tu semblerai presque avoir un argument, mais ça reste plus qu’allusif. Note : insuffisant.

          • [^] # Re: pourquoi ?

            Posté par  . Évalué à -10.

            tu penses encore que tu représentes assez d'intérêt pour moi, pour que je me fatigue à te répondre

    • [^] # Re: pourquoi ?

      Posté par  . Évalué à 9.

      Parce que je n'ai pas réussi à me libérer 4h pour lire le dernier papier. Tandis que pour celui-ci, je n'ai eu qu'à mobiliser mes souvenirs. De plus, celui que je commente aujourd'hui a servi de justification à tous les suivants.

      Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

      • [^] # Re: pourquoi ?

        Posté par  . Évalué à -10.

        tu as conscience que tu opposes une étude de 36 patients contre une autre de 30 000 ? Ce n'est pas du tout la même chose

        • [^] # Re: pourquoi ?

          Posté par  . Évalué à 6.

          Le faible nombre de sujets dans la première étude n'était qu'une des critiques. Une autre était la méthodologie utilisée pour mener l'étude et interpréter les résultats. Il semblerait que cette dernière critique reste valide sur l'étude de 30000. C'est un peu comme une multiplication a x b : si b reste négatif, peu importe la valeur de a, le résultat sera toujours négatif.

  • # Clavier blo

    Posté par  . Évalué à 3.

    Salut!

    Merci pour ce journal très intéressant.

    Je pense qu'il manque un bout de phrase dans la section "Où est le problème ?":

    Il n'est jamais réalisé d'études en per-protocole pour démontrer la supériorité d'un traitement, précisément pour cette raison. Si on réalise l'étude en intention

    • [^] # Re: Clavier blo

      Posté par  . Évalué à 3.

      Effectivement, merci. Il fallait lire "si on réanalyse l'étude en intention de traiter, l'effet de l'hydroxychloroquine disparaît".

      Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • # Toi qui est médecin...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 02 juin 2023 à 21:36.

    Taper sur Raoult aujourd'hui me parait bien simple, c'est comme si on avait écarté la brebis galeuse et que maintenant, enfin, tout rentre dans l'ordre.
    Je ne défend pas du tout Raoult, mais, de ta part, toi qui est médecin, j'aurais aimé avoir ton ressenti de ce qu'est la médecine aujourd'hui et de ce que l'on pourrait corriger en cas de nouvelle pandémie.
    J'avais posé la question à une amie médecin qui m'a répondu : "Oh, je trouve que cela a quand même été très bien géré en France…". Du coup, j'aimerais avoir ton avis à toi, qui est de l'autre côté de la barrière.

    • [^] # Re: Toi qui est médecin...

      Posté par  . Évalué à 10. Dernière modification le 03 juin 2023 à 01:41.

      C'est effectivement facile de taper sur Raoult, mais ça n'en est pas moins nécessaire, le fait qu'il parvienne encore à retourner le cerveau de malchanceux comme papap en est la preuve. Encore plus important, il y a la façon de le faire. Je n'arrête pas de dire que les médecins doivent descendre de leur piédestal (et je ne prétends pas être parfait dans le domaine).

      Descendre de son piédestal, c'est se mettre au niveau de son interlocuteur sans sacrifier la rigueur. C'est (entre autres) refuser l'argument d'autorité, qui peut faire gagner du temps à court terme mais qui est un cadeau à l'antiscience sur le long terme. On peut tout à fait dézinguer Raoult avec des arguments simples et compréhensibles par tous, ainsi que je l'ai fait dans ce journal. Et quand un argument n'est pas compréhensible par tous, c'est qu'il est mal ou pas assez expliqué. Je pense que les zététiciens se plantent quand ils dressent toute une typologie des biais et des arguments fallacieux : ce faisant, ils s'enferment dans un jargon et vont contre leur propre objectif, alors qu'ils sont les alliés naturels de la médecine contre le charlatanisme.

      J'en viens à l'ennemi numéro 2 de la médecine en France, à l'heure actuelle : les charlatans. Le Médiator leur a donné un coup de boost considérable. Oui, Servier a fait n'importe quoi. Non, les labos ne sont pas des enfants de cœur. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain : il y a des instances de régulation, et elles font leur taf. On voit régulièrement sortir un article qui crie au scandale sanitaire, et l'article en dit généralement plus sur son auteur que sur son sujet. C'est du pain béni pour toutes sortes de charlatans qui utilisent le doute (légitime et sain) pour faire passer leur propre message qui n'est lui-même pas dépourvu de conflits d'intérêts puisque les charlatans ont généralement des ouvrages, des stages, du matériel, voire carrément des médicaments à vendre. Noter que les charlatans ne sont pas que l'ennemi du porte-monnaie de leurs pigeons. Il existe un vrai effet de détournement de la médecine. Ça se voit de façon évidente dans l'antivaxisme. Après, il existe des charlatans tout à fait sincères : on les nomme ostéopathes, homéopathes, naturopathes… Ces mecs sont persuadés, à tort, de l'utilité de leur pratique. Ils sont cependant opposés à voir le médecin comme celui qui articule les différents professionnels de santé, tout simplement parce qu'aucun médecin sérieux ne leur adresse jamais de patient (et la plupart des médecins que j'ai eu l'occasion de rencontrer étaient assez sérieux).

      Tout ceci est favorisé par l'ennemi numéro 1 de la médecine en France qui est, tout simplement, le manque de médecins. Le problème est loin d'être simple et ne se restreint absolument pas aux déserts médicaux. Il est aujourd'hui très compliqué, pour une personne déménageant, de trouver un médecin traitant, même en ville. Il est proposé d'imposer aux jeunes médecins d'exercer en désert médical sans voir que le système ne tient que parce que les villes regroupent surtout des jeunes qui n'ont pas de médecin traitant. L'augmentation du numerus clausus aboutit à saturer des facs de médecine déjà à saturation car le manque de médecins induit un manque d'enseignants. Surtout, les études durent au moins 10 ans et les carrières 30 à 40, donc l'ouverture du numerus clausus ne peut produire que des effets très retardés. L'import de médecins pose la question de la qualité de leur formation, d'autant que bien souvent, un mauvais médecin peut être pire que pas de médecin du tout.

      Bien entendu, ces phénomènes se renforcent mutuellement. La rareté des médecins les encourage à se poser sur un piédestal qui renforce leur ego individuel au détriment de la profession dans son ensemble. Elle les pousse à faire du nombre de consultations plutôt que de la qualité, pas seulement par appât du gain mais aussi parce que sans ça, certains patients ne seront tout simplement pas soignés. La rareté et l'image de tour d'ivoire des médecins poussent les patients dans les bras de charlatans.

      Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

      • [^] # Re: Toi qui est médecin...

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

        Je te remercie vraiment d'avoir pris autant de temps pour me répondre.
        J'ai du mal à voir en l'antivaxisme, le charlatanisme ou papap, le péril de la médecine de demain.
        Par contre, lorsque je vois que quelqu'un à qui l'on a diagnostiqué un cancer doit attendre environ 2 mois pour passer différents tests (scanner, etc, je ne suis pas spécialiste). Lorsque je vois que les urgentistes alertent depuis 30 ans sur l'état de leurs services et qu'on peut le constater à chaque fois que l'on y va, très concrètement, là, j'y vois le péril de la médecine. Ou au moins le péril de se faire soigner.
        Les antivax et les charlatans (Raoult a l'air d'en faire parti alors qu'il a quand même été considéré comme un grand médecin avant le covid…) ne sont pour moi qu'un hochet que l'on agite pour détourner l'attention.

        Tu termines par la formation des médecins, j'ai croisé au moins deux personnes qui sont allés faire leurs études en Roumanie (en langue française) pour revenir en France exercer ensuite.

        Quand à la qualité de la formation en France, as-tu écouté cette émission ? Te reconnais tu ? https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/apprendre-a-entrer-en-1ere-annee-comment-se-preparer-a-la-guerre-3106281
        Bon, tu as peut-être d'autres choses à faire…

        • [^] # Re: Toi qui est médecin...

          Posté par  . Évalué à 4.

          Par contre, lorsque je vois que quelqu'un à qui l'on a diagnostiqué un cancer doit attendre environ 2 mois pour passer différents tests (scanner, etc, je ne suis pas spécialiste). Lorsque je vois que les urgentistes alertent depuis 30 ans sur l'état de leurs services et qu'on peut le constater à chaque fois que l'on y va, très concrètement, là, j'y vois le péril de la médecine. Ou au moins le péril de se faire soigner.

          Il me semble qu'il a surtout parlé de médecine générale. Si j'ai bien compris les hôpitaux souffrent depuis la fin des années 2000 d'une gestion à l'américaine visant uniquement à réduire les coûts. C'est ce dont on parle avec la tarification à l'acte, mais ce n'est pas que ça. Je suis surpris de ton chiffre de 30 ans. Je ne me souviens pas voir de revendications il y a 20 ans.

          J'avais vu cette vidéo en début d'année
          https://twitter.com/OsonsCauser/status/1609873546951688197

          https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll

        • [^] # Re: Toi qui est médecin...

          Posté par  . Évalué à 10. Dernière modification le 05 juin 2023 à 01:10.

          lorsque je vois que quelqu'un à qui l'on a diagnostiqué un cancer doit attendre environ 2 mois pour passer différents tests (scanner, etc, je ne suis pas spécialiste). Lorsque je vois que les urgentistes alertent depuis 30 ans sur l'état de leurs services et qu'on peut le constater à chaque fois que l'on y va, très concrètement, là, j'y vois le péril de la médecine.

          On est bien d'accord, et je l'écris : 

          l'ennemi numéro 1 de la médecine en France qui est, tout simplement, le manque de médecins.

          Je ne vois pas très bien comment être plus clair.

          Quand à la qualité de la formation en France, as-tu écouté cette émission ? Te reconnais tu ? https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/apprendre-a-entrer-en-1ere-annee-comment-se-preparer-a-la-guerre-3106281

          Je ne vois pas très bien le rapport entre première année de médecine et qualité de la formation. Sérieusement, hein. Oui, la première année, c'est dur, c'est pas une nouveauté, c'est une grosse claque dans ta gueule de bachelier qui as, comparativement, tout réussi sans (trop) bosser jusqu'ici. Scoop : il y a 4 fois plus de gens qui en ressortent blasés et aigris que de gens qui réussissent. Sauf que les 20% qui réussissent, en fait, ils vont se manger au moins 8 années supplémentaires tout aussi exigeantes voire plus. Ta fac, ça va devenir ta seconde maison. La première année, c'est gentillet à côté du concours de l'internat.

          Ne va pas croire que les profs de fac de médecine sont sympas, ils sont extrêmement exigeants, parce qu'ils savent qu'un jour, la vie de tes patients dépendra de tes connaissances. La seule et unique raison pour laquelle tu t'en sors, c'est que tu as acquis une culture générale médicale, et que tu as appris à bosser comme un taré.

          Alors je laisse les journalistes parler de la seule et unique année de médecine qu'ils connaîtront jamais. Oui, la première année de médecine est toxique. Personne ne le nie. Mais c'est la moins toxique de toutes, et ça, ceux qui le savent ne sont pas journalistes. Ils sont médecins.

          Accessoirement : non, je ne me suis pas reconnu. J'ai adoré ma première année de médecine. J'étudiais des trucs passionnants enseignés par des mecs passionnés. C'était un environnement extrêmement stimulant. C'était génial, et j'y ai acquis une culture générale scientifique, y compris en statistiques, physique et chimie, qui continue de me servir.

          Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

          • [^] # Re: Toi qui est médecin...

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            Je ne vois pas très bien le rapport entre première année de médecine et qualité de la formation.

            En fait, la série est sur 4 épisodes, le premier est sur la première année. La première année est une année de sélection, il y a plein de manière de sélectionner. Celle utilisée ici est donc discutable, je trouve bien que des journalistes y mettent leur nez.

            Alors je laisse les journalistes parler de la seule et unique année de médecine qu'ils connaîtront jamais.

            Je trouve qu'il y a de la condescendance dans cette phrase…

      • [^] # Re: Toi qui est médecin...

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

        La rareté des médecins les encourage à se poser sur un piédestal qui renforce leur ego individuel au détriment de la profession dans son ensemble. Elle les pousse à faire du nombre de consultations plutôt que de la qualité, pas seulement par appât du gain mais aussi parce que sans ça, certains patients ne seront tout simplement pas soignés.

        Et la politique en matière de santé les encourage même à faire du chiffre. On rappellera que les dernières « négociations » en matière de tarification avaient posé la question de l’augmentation de la consultation sous condition que les médecins fassent plus de consultations. Ce qui a été rejeté à l’unanimité par les médecins d’ailleurs, la Sécurité sociale s’entête (rentabilité oblige). Il y a aussi l’apparition des « assistants médicaux », dont je ne comprends pas bien le statut d’ailleurs, mais leur recours est soumis à condition : celle pour les médecins de faire du chiffre une fois de plus (plus de consultations donc).

        « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: Toi qui est médecin...

        Posté par  . Évalué à 2.

        Il y a plusieurs études qui sont revenues sur ce qu'elles prétendaient ce qui est normal, par contre le pire pour ma part furent les médias ne prenant que ce qui leur assurera le buzz.

        Quelques articles reviennent là-dessus :
        The Conversation : Covid-19 : comment les discours conspirationnistes se sont engouffrés dans les failles de com’

        The Conversation : Origine du Covid : l’histoire mouvementée d’un article scientifique

        The Conversation : Communiquer efficacement les connaissances scientifiques permet de sauver des vies

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