Interview de Laurent, instituteur et libriste

Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Édité par Davy Defaud et ZeroHeure. Modéré par ZeroHeure. Licence CC By‑SA.
63
4
août
2020
Éducation

Laurent est un professeur des écoles qui, selon sa propre description sur Mastodon, « geeke en Bépo sans GAFAM ». Il utilise des outils informatiques pour sa classe de CM1-CM2. On découvrira au cours de cette interview, la diversité des outils, quasiment tous libres, qu’il utilise. C’est assez impressionnant. De quoi en inspirer plus d’un ou d’une. Et, d’ailleurs, cela a fait réfléchir la DSI de la ville où il exerce. En effet, elle envisage d’équiper toutes les écoles de la ville d’outils (et d’ordinateurs) comme ceux qu’il utilise en classe.

On ne pouvait évidemment pas interviewer un enseignant sans lui demander son vécu pendant le confinement, et notamment comment cela s’est organisé. On verra que le surcroît de travail ne lui a pas laissé trop de temps pour aller à la cueillette des fraises et que certains de ses élèves ont vraiment fait preuve d’astuce pour arriver, malgré tout, à faire et à rendre le travail requis.

Sommaire

Un instituteur informatisé

Dans quelles classes enseignes‑tu ?

Depuis l’année dernière, j’ai une classe de CM1‑CM2 de niveau vraiment très hétérogène, mon école étant située en QPV (quartier prioritaire de la politique de la ville1). Les années précédentes, j’avais des CE1‑CE2.

Tu utilises des outils informatiques en classe, dans quel contexte ? Comment les intègres‑tu à ta pédagogie ?

L’informatique est en effet très présente dans ma pratique de classe. J’utilise de manière assez intensive mon propre ordinateur portable sous Ubuntu 18.04 et un TBI (tableau blanc interactif) qui me sert essentiellement de vidéoprojecteur, puisque celui‑ci est d’une marque qui n’est pas compatible avec Linux (eBeam (EN)). Je projette des vidéos de Canopé, des leçons au format Impress (ODP), des exercices que je conçois, les documents que je distribue… J’ai aussi souvent recours à UN outil non libre (que RMS me pardonne !) : Plickers (EN). Il permet de voir très rapidement ce qui a été retenu en dédramatisant les évaluations et en les rendant plus ludiques. Je peux ainsi créer rapidement les groupes de besoin.

Ces outils t’ont‑ils été imposés ?

Non, je suis entièrement libre de mes choix, même si les DSI de la ville voyaient d’un assez mauvais œil, au début, que je n’utilise pas la vieille tour sous Windows 7 présente dans la classe.

Est‑ce qu’ils ne sont qu’à ton seul usage ? Les élèves disposent‑ils eux‑mêmes d’outils informatiques, si oui, lesquels et où ?

Sur tout le mur du fond de ma classe a été aménagé un grand plan de travail sur lequel sont disposés huit portables sous Ubuntu (20.04, je viens de faire les mises à jour). Comme je travaille beaucoup en ateliers, les élèves passent en moyenne deux fois vingt minutes par matinée sur un PC. J’ai un petit site sous PluXML que j’alimente chaque semaine avec des séries d’exercices créés avec LearningApps ou des liens vers des ressources extérieures (Calcul@tice, jeuxpedago.com, Matheros, Cliclire…), ce qui me permet une grande flexibilité et une granularité très fine dans l’adaptation, la différenciation et la remédiation. J’utilise également Gcompris, TuxMath et Audacity pour que les élèves enregistrent leur lecture ou leur récitation. LibreOffice Writer et Framapad font aussi partie de la panoplie d’outils que j’utilise très souvent. Et enfin, la recherche dans Firefox s’ouvre automatiquement sur la page Qwant Junior.

Tout le travail des élèves est enregistré sur un NAS et un script Bash me permet, chaque jour, de récupérer les derniers travaux et d’archiver les anciens.

Tu as refait dernièrement des cahiers pédagogiques. Peux‑tu nous en dire plus ? À partir de quoi étaient‑ils faits, quels logiciels as‑tu utilisés pour les concevoir ? Comment tes propositions ont‑elles été reçues par tes collègues ?

Ces cahiers sont juste un outil de CE1‑CE2 mis à disposition par le site Lutin Bazar. Je me suis contenté d’en rédiger l’index et de le mettre en page avec BookletImposer. La nouveauté de cette année est simplement un changement de couverture, l’originale me semblant trop terne et peu attirante.

L’ancienne et la nouvelle couverture

J’ai donc proposé une quinzaine de variantes aux collègues qui ont choisi celle qui leur « parlait » le plus. J’ai ensuite retravaillé la version finale (qui n’est pas celle que je préférais) en tenant compte de leurs remarques et suggestions. La couverture qu’elles ont retenue a été créée exclusivement avec LibreOffice Writer, mais j’en avais également proposé qui contenaient des éléments travaillés sous GIMP (EN).

Les propositions non retenues  Les propositions non retenues

D’une manière générale, dans ton école est‑ce que les autres enseignants utilisent aussi des outils informatiques, sont‑ce les mêmes que les tiens ?

Grâce à un don que m’a fait une entreprise qui renouvelait son parc informatique, j’ai pu équiper l’école de vingt‑huit postes sous Linux, dont huit dans ma propre classe. Les autres sont répartis par deux, trois ou sept dans les classes des collègues. Leur usage est très variable et couvre tout l’éventail allant de la non‑utilisation à l’usage intensif. Pour celles de mes collègues qui les utilisent, l’usage est sensiblement le même que celui que j’en fais moi‑même. Il n’y a qu’en maternelle où des outils exclusivement sous Windows sont utilisés. Pour la plupart ils sont passablement obsolètes (certains ne fonctionnent que sous XP !), mais les collègues ont leurs habitudes…

Est‑ce que ton école, globalement, utilise prioritairement des logiciels libres ?

Firefox et LibreOffice sont installés sur toutes les machines, y compris les postes Windows. Les vingt‑huit postes Linux, évidemment, utilisent presque exclusivement du logiciel libre. Mais c’est une problématique qui n’existait absolument pas avant mon arrivée dans l’école. L’expérience semble pourtant porter ses fruits, puisque la DSI, au vu des usages qui sont faits dans mon école, envisage désormais sérieusement d’équiper toutes les écoles de la ville de postes sous Linux.

Est‑ce que tes collègues sont sensibilisés aux problèmes de sécurité des données ?

Trop peu. J’ai placardé dans la salle des maîtres les affiches de la Quadrature du Net (Google filtre ta pensée, Facebook contrôle ce que tu peux lire…), ce qui a généré quelques questions… et beaucoup de fatalisme.

Lorsque j’ai formé mes collègues à l’utilisation de SPIP, j’ai beaucoup insisté sur l’absence de collecte de données. Mes collègues semblaient tout de même très au fait de leur devoir de protection des données concernant les élèves… beaucoup plus que des leurs !

Un instituteur confiné

Est‑ce que, pendant la phase de confinement tu as changé ta manière d’enseigner, et pourquoi ?

C’était inévitable. La distance et l’absence de contact avec les élèves nous ont obligés à réinventer le métier, souvent dans l’urgence, avec notre matériel personnel, nos savoirs propres, dans l’impréparation et en tenant compte des injonctions hiérarchiques contradictoires.

Est‑ce que la charge de travail était la même ?

Il y a eu différentes phases. La première phase a fait peser sur nous une charge mentale très forte : il fallait inventer les façons de travailler. Le stress couplé aux nouveaux modes de préparation du travail ont été particulièrement pénibles. Les corrections individuelles par SMS ou par courriel (mais aussi par le cloud) prenaient un temps incroyable et s’étalaient sur toute la journée, souvent jusqu’à plus de vingt‑deux heures.

Pendant la deuxième phase, pour me préserver, je ne demandais plus que tout me soit rendu, mais seulement une sélection quotidienne d’exercices, généralement un de français et un de mathématiques. Mais la correction est restée une activité extrêmement chronophage. D’autant plus que je mettais en ligne chaque soir la correction de tous les exercices du jour, y compris et surtout ceux pour lesquels je n’avais pas demandé qu’on me les rende.

Ensuite, lors de la reprise partielle, il a fallu mener de front le présentiel et le distanciel, là, la quantité de travail s’est encore accrue. Donc, non, la charge de travail n’était pas la même, elle était beaucoup plus importante.

Tes élèves ont‑ils dû recourir plus à l’outil informatique ? Quels logiciels, applications, réseaux de communication ?

Lors de mon arrivée dans l’école où j’enseigne, j’ai immédiatement mis en place un site Web de l’école (sous SPIP) et formé mes collègues à son utilisation. Mais celui‑ci vivotait puisque j’étais quasiment le seul à l’alimenter en y mettant les devoirs à faire, les documents que je distribuais, les poésies, les chants en audio, etc. Lors du confinement, cet outil est devenu de facto le moyen de communication privilégié, autant les parents que les élèves et les collègues se sont mis à en tirer entièrement profit. Les statistiques sont éloquentes à ce sujet.

Les statistiques du site  Une courbe éloquente de fréquentation.

Le courriel et le SMS (j’utilise Silence) ont également beaucoup été utilisés pendant cette période. J’ai mis en place un numéro dédié auquel les élèves pouvaient me joindre par SMS et m’envoyer leurs travaux en photo. De mon côté, j’ai trouvé l’outil qui me permettait de corriger un peu plus confortablement : scrcpy.

Comment penses‑tu que tes élèves s’en sont « tirés ». Est‑ce que, globalement, ils ont pu continuer à suivre correctement leur scolarité ?

Quelques élèves complétaient leur travail grâce à Adobe Reader, mais la plupart imprimaient les documents et m’envoyaient une photo du travail fini. Certains ont eu beaucoup de mérite : avec pour seul accès familial un téléphone et un forfait limité, m’envoyer chaque jour le travail fait relevait de la gageure.

Bien sûr, il y a aussi eu quelques décrocheurs, trop à mon goût (deux sans aucune nouvelle, malgré des appels téléphoniques répétés de ma part, et quatre ne me renvoyant leur travail que très épisodiquement). Mais hormis ces quelques cas, les élèves ont dans l’ensemble « joué le jeu » et bien fait leur travail. Mais il faut bien garder à l’esprit que consigne nous était donnée de ne pas aborder de notion nouvelle. On ne peut pas dire, dès lors, que la scolarité ait été normale.

As‑tu eu plus de contacts avec les parents ? De quelle sorte ?

Oui, beaucoup plus. J’ai appelé les parents à de nombreuses reprises, pour prendre des nouvelles, pour remotiver, donner des conseils, pour demander qu’on me rende le travail, pour m’enquérir des difficultés rencontrées, etc. Et les échanges de courriels ou de SMS étaient quotidiens, que ce soit les envois groupés pour signaler la mise en ligne de contenu, les envois individuels pour réexpliquer un point de grammaire, pour donner la correction individualisée du travail, ou pour les communications institutionnelles (maintien ou passage dans la classe supérieure, constitution de dossier pour le collège…).

Quel bilan pourrais‑tu tirer de cette période, notamment en ce qui concerne l’usage des outils informatiques ?

Le site Web que j’avais mis en place s’est avéré un outil très performant et utile. Le courriel et le smartphone (dégooglisé !) ont permis de garder un contact très étroit avec les élèves et leurs familles. Cependant, aucune de ces technologies ne remplace le contact direct avec les enfants et rien ne me permet de croire que l’enseignement dispensé de cette façon soit souhaitable ou gérable à plus ou moins long terme. La technologie est un moyen et non une fin. Et dans le cas qui nous occupe, celle‑ci a montré ses limites, tant dans son utilisation que dans l’implication qu’elle requiert de la part des usagers. Nous (enseignants et élèves, parents) ne sommes ni prêts, ni formés.

Les questions récurrentes

Au niveau professionnel, quels logiciels libres utilises‑tu, sur quel système d’exploitation (outre ceux déjà indiqués) ?

La machine sur laquelle je prépare ma classe et celle que j’utilise à l’école sont toutes les deux sous Ubuntu 18.04, avec une synchronisation Nextcloud hébergée par le CHATONS La mère Zaclys. Outre les logiciels déjà mentionnés plus haut, j’utilise beaucoup Firefox et Thunderbird, gImageReader, Xournal++, PDFarranger, Okular (que je préfère à Evince), ImageMagick, BookletImposer, Flameshot, Kdenlive, Wine (et une petite VirtualBox au cas où…).

Quelle est ta distribution GNU/Linux préférée et pourquoi, quels sont tes logiciels libres préférés ?

Je distingue deux choses : ma préférée et ma préférable. J’utilise essentiellement Ubuntu, parce que c’est solide, et j’ai besoin que ça « juste marche ». Mais KDE Neon (EN) est ma distribution préférée : je trouve Plasma très intéressant, esthétiquement très réussie, hautement configurable et, contrairement à la légende urbaine, elle sait être très légère sur les ressources.

Firefox, Thunderbird et LibreOffice sont incontestablement mes champions, mais je dois une fière chandelle à scrcpy (EN). Enfin, j’affectionne particulièrement GIMP, Tor, Clementine et KeePassX, KDE Connect.

Quelle question aurais‑tu adoré qu’on te pose (évidemment, tu peux y répondre) ?

Depuis quand es‑tu utilisateur de Linux ?

Je suis un Linux-n00b depuis 1999 !

Quelle question aurais‑tu détesté qu’on te pose (en espérant que je ne te l’ai pas posée) ?

Combien de temps par jour passes‑tu devant un écran ? Beaucoup trop !

Merci beaucoup.


  1. Le QPV est un dispositif de la politique de la ville française à destination des zones socialement défavorisées. ↩

Aller plus loin

  • # exOOOs d'Aleccor

    Posté par  . Évalué à 7.

    Utilise-t-il les exOOOs d'Aleccor ?

    • [^] # Re: exOOOs d'Aleccor

      Posté par  . Évalué à 1.

      Bonjour,

      Non, je ne connaissais pas, mais je viens de me bookmarker ça. Merci.

  • # KDE léger sur les ressources

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

    J'aime ce subtil appeau à troll distillé négligemment en fin d'interview

    je trouve Plasma très intéressant, esthétiquement très réussie, hautement configurable et, contrairement à la légende urbaine, elle sait être très légère sur les ressources.

    Surtout, ne pas tout prendre au sérieux !

    • [^] # Re: KDE léger sur les ressources

      Posté par  . Évalué à 2.

      Oui je ne comprend pas, pourquoi il dit "elle" ?

      • [^] # Re: KDE léger sur les ressources

        Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 06 août 2020 à 12:15.

        Parce que "La distro KDE Neon", mais c'est vrai que c'est ambigu et que j'aurais pu mettre "il" pour Plasma.

  • # Avez-vous essayé PrimTux?

    Posté par  . Évalué à 2.

    Juste déçu de ne pas la voir citée…

    • [^] # Re: Avez-vous essayé PrimTux?

      Posté par  . Évalué à 2.

      Bonjour,

      J'ai testé PrimTux, mais je ne m'y retrouvais pas vraiment, sans que je me rappelle pourquoi. J'ai donc opté pour une distro généraliste que j'ai légèrement configurée pour correspondre à mes attentes.

      • [^] # Re: Avez-vous essayé PrimTux?

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

        Tu as aussi un profil LibreOffice PrimTux (je ne sais pas s’il a fait l’objet de mises à jour depuis son lancement). Cela peut être une option à essayer. J’avoue ne pas l’avoir fait moi-même.

        « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

        • [^] # Re: Avez-vous essayé PrimTux?

          Posté par  . Évalué à 3.

          Mes élèves sont "des grands" de 9 et 10 ans, j'aime autant les confronter directement à l'interface normale d'un traitement de texte.

          • [^] # Re: Avez-vous essayé PrimTux?

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

            Entre nous, tu as tout à fait raison.

            Je suis assez réservée, en fait, sur les interfaces d’outils bureautiques pour enfant. Ce que j’avais vu d’OooKids ne m’avait pas convaincue plus que ça, notamment pour le traitement de texte. C’était faire aborder l’outil à partir d’un point de départ qui ne m’a pas semblé bon (traitement de texte comme un genre de super machine à écrire, en gros).

            « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

            • [^] # Re: Avez-vous essayé PrimTux?

              Posté par  . Évalué à 7. Dernière modification le 05 août 2020 à 17:57.

              Le choix est tout à fait possible et l'interface libreoffice des écoles pour les grands est très complète. ooo4kids n'a jamais été dans PrimTux. Les exooos d'Aleccor y sont!
              Utilisée avec bonheur avec mes CM1-CM2, contrôle parental inclus, logiciels triés, classés…
              Nous allons sortir la 6 avec un remaniement plus "scolaire" pour que les profs s'y retrouvent encore mieux et plus rapidement. Une version 32 Debian Buster et une 64 basée sur ubuntu 20.04.
              La tester une fois de plus ;) nous permettrait aussi de savoir là où ça n'a pas accroché…

      • [^] # Re: Avez-vous essayé PrimTux?

        Posté par  . Évalué à 7. Dernière modification le 05 août 2020 à 19:44.

        Dommage de ne pas avoir communiqué pourquoi au moment même : on bosse dur justement pour avoir le max de softs à jour (d'ailleurs une grande partie de ceux cités sont présents) et une expérience utilisateur la plus proche des besoins d'une classe de primaire.

        Une synergie serait bien venu : je vois plein de créations de contenus pédagogiques qui auraient leur place au sein de Primtux.

        Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin !

  • # TBI eBeam

    Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 05 août 2020 à 11:34.

    Il y a un driver natif compatible avec une partie de la gamme eBeam (dernière mise à jour en 2017) :

    http://ebeam.tuxfamily.org/index.html

    • [^] # Re: TBI eBeam

      Posté par  . Évalué à 7. Dernière modification le 05 août 2020 à 16:22.

      Bonjour, j'avais déjà testé cette solution, mais elle ne s’appliquait visiblement pas au matériel dont ma classe est équipée. Rien ne se passait quand je lançais les commandes.

      Je doute qu'un outil de 2017 ne fonctionnant pas sous Ubuntu 18.04 devienne soudainement compatible avec 20.04.

      • [^] # Re: TBI eBeam

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à -1.

        Désolée, j’ai « moinssé » ton commentaire, au lieu de cliquer sur « pertinent ». Impossible de revenir en arrière.

        « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

        • [^] # Re: TBI eBeam

          Posté par  . Évalué à 2.

          Ça arrive même aux meilleurs, j'imagine ! :))

      • [^] # Re: TBI eBeam

        Posté par  . Évalué à 2.

        Ce n'est pas la suite logicielle officielle de Luidia (bien moisie, même à l'époque), c'est un module noyau développé maison…
        Ça compile encore (testé sous Buster à l'instant).

  • # Tout simplement bravo Laurent

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 9.

    Avoir des convictions et les mettre en Å“uvre.

  • # Pour tester et se passer de Plickers?

    Posté par  . Évalué à 10.

    J'avais recherché de mon coté, pour me passer de Plickers, et j'étais tombé sur
    QCMCam
    Testé et approuvé, je trouve même mieux pour ma part, car éventuellement non dépendant d'une connexion internet. Et moi étant formateur itinérant dans des lieux pas toujours facilement connectés, j'ai trouvé ça vraiment bien.
    Un peu d'infos là:
    https://mathix.org/linux/archives/11468

    • [^] # Re: Pour tester et se passer de Plickers?

      Posté par  . Évalué à 3.

      Voilà qui est intéressant. Je vais me pencher là-dessus. Merci beaucoup pour le tuyau. :)

    • [^] # Re: Pour tester et se passer de Plickers?

      Posté par  . Évalué à 2.

      Après test et préparation pour la rentrée, mon avis :
      Ça a l'air vraiment top et j'ai hâte de l'essayer avec les élèves.
      La sauvegarde en .txt des questionnaires est top. J'ai mis une "instance" sur mon dédié (qui est aussi là où sont hébergés les sites de mon école).
      L'édition des questions est plutôt pratique et j'ai l'impression que je suis plus rapide que sous Plickers.

      Au top !

  • # Tiens, un moi ! :)

    Posté par  . Évalué à 9.

    Ça doit bien faire 10 ans que je n'ai pas mis de commentaire sur linuxfr.org, mais là, ça me donne envie !
    Je me suis dit "tiens, un moi !" : Je suis aussi prof, en CM2, un max en libre et aussi en bépo ! :)

    Je me reconnais dans pas mal de choses que tu dis. J'utilise aussi Plickers depuis quelques années. As-tu testé openboard pour le TNI ?
    J'ai un nuage nextcloud sur mon propre serveur dédié, avec un wordpress également, pour les classe découverte… ou les confinements :).

    Depuis l'année dernière, je passe aussi mon CAFIPEMF option numérique (évidemment ;)). J'ai encore la deuxième année à réussir !

    Je vais aller zieuter les quelques programmes cités que je ne connais pas encore.

    Merci pour cet Interview en tout cas, pile dans les débuts de ma préparation de rentrée !

    • [^] # Re: Tiens, un moi ! :)

      Posté par  . Évalué à 4.

      Bon courage et pour ta préparation et pour ton Cafipemf ! :))

      • [^] # Re: Tiens, un moi ! :)

        Posté par  . Évalué à 4.

        Merci !
        Très belle découverte de qcmcam. J'attendais vraiment de trouver un remplaçant à Plickers, je crois que c'est quasi chose faite !

        Petite question : Tu utilises "Silence". Quelle différence avec Signal ? … Et ça veut donc dire que tu as donné ton numéro de téléphone à tous tes élèves ??

        • [^] # Re: Tiens, un moi ! :)

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

          Dans la phrase suivant celle ou Laurent parle de Silence, il indique qu'il avait un numéro dédié et qu'il l'a donné à tous ses élèves :

          J’ai mis en place un numéro dédié auquel les élèves pouvaient me joindre par SMS et m’envoyer leurs travaux en photo.

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

        • [^] # Re: Tiens, un moi ! :)

          Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 05 août 2020 à 22:31.

          Et ça veut donc dire que tu as donné ton numéro de téléphone à tous tes élèves ??

          Je suis enseignant en cycle d'orientation (élèves de 13 à 16 ans). Chez nous tous les profs de classes donnent leur numéros aux élèves, et il n'y a quasiment jamais d'abus.

          Pour ma part, j'ai un téléphone avec deux cartes sim. J'ai pas mal d'appel abusif. Jamais des élèves (plus de 400 par année), mais de la part des collègues et des directions d'école!

          C'est à un tel point que je songe sérieusement à supprimer mon natel. Rien que pour mettre notre service informatique dans la m…. déjà. Il nous est impossible de nous connecter aux services info (web, office, liste d'élèves…) sans Natel. Mais ce n'est pas l'état qui le fourni…

          • [^] # Traduction du suisse

            Posté par  . Évalué à 10.

            C'est à un tel point que je songe sérieusement à supprimer mon natel.

            Pour ceux qui comme moi n’ont pas compris, « natel » désigne un téléphone portable.

            « Le fascisme c’est la gangrène, à Santiago comme à Paris. » — Renaud, Hexagone

        • [^] # Re: Tiens, un moi ! :)

          Posté par  . Évalué à 6.

          Silence chiffre les SMS, ce que Signal ne fait plus. Signal envoie des SMS normaux ou des messages Signal chiffrés.

  • # Le libre dans des grosses communes ?

    Posté par  . Évalué à 8. Dernière modification le 06 août 2020 à 07:43.

    Merci pour cette interview ! J'enseigne en maternelle dans une grosse commune. Les ordinateurs fournis et entretenus par la ville tournent sous windows et nous n'avons pas les droits d'administrateur. Nous devons créer un ticket à chaque fois que nous rencontrons un problème ou que nous voulons installer quelque chose (même une police d'écriture…). L'assistance téléphonique n'existe plus depuis cette année x)

    Avant que l'on soit dotés de 2 pc/classe (dont un que j'utilise exclusivement notamment pour « projeter » dans la mienne) en maternelle par la mairie, j'avais amené 2 pc portable sous linux pour la salle des maîtres et ma classe , mais ils étaient un peu limités et ça ne suffisait pas pour 6 classes.
    Mes collègues d'élémentaire ont à leur disposition deux mallettes de 15 tablettes pour les 10 classes et un VPI/classe. Les tablettes ont été commandées sans concertation avec les enseignants et je crois qu'elles ne sont pas ou utilisées ou alors très peu.

    Questions pour les enseignants : essayez-vous de faire bouger les choses seul(e)s ou avec l'aide de collègues (ou autres) ? Où trouvez-vous des dotations pareilles de matériel et l'énergie pour faire tout ça en plus du reste ?

    Peut-être que le changement de maire dans ma ville permettra une ouverture vers le libre et une confiance étendue envers les enseignants…

    • [^] # Re: Le libre dans des grosses communes ?

      Posté par  . Évalué à 6.

      Bonjour,

      Pour la dotation, j'ai eu vraiment beaucoup de chance : j'avais demandé sur Twitter si des gens avaient de vieux portables dont ils n'avaient plus l'usage, et j'ai été contacté par le responsable informatique d'une entreprise. Pas quelque chose de facilement reproductible…

      Notre école aussi a été dotée d'une mallette de 14 tablettes Android sans aucune concertation, résultat, personne ne s'en sert ! Parlez-moi de gaspillage d'argent public !

      • [^] # Re: Le libre dans des grosses communes ?

        Posté par  . Évalué à 2.

        Merci pour la réponse ! Effectivement, il faut compter sur la chance mais la chance se provoque… la preuve avec cette demande :)

        Sinon, j'ai d'autres questions pour les enseignants : Est-ce que vous mettez en place des séances d'apprentissage spécifique pour la frappe au clavier (à 10 doigts, à l'aveugle…) ?
        Et est-ce que vous pensez qu'il serait judicieux d'apprendre aux élèves à taper en bépo ? :D

        • [^] # Re: Le libre dans des grosses communes ?

          Posté par  . Évalué à 4.

          Non, je ne fais pas d'apprentissage dactylographique. Et si j'en faisais, ça serait en azerty, je pense. Difficile sinon de s'y retrouver sur un PC à la maison ou ailleurs, où d'évidence, bépo n'est pas disponible.

      • [^] # Re: Le libre dans des grosses communes ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Notre école aussi a été dotée d'une mallette de 14 tablettes Android sans aucune concertation, résultat, personne ne s'en sert ! Parlez-moi de gaspillage d'argent public !

        Idem dans ma commune. L'école avait demandé à être équipée de plus de TBI (toutes les salles n'en ont pas, les autres doivent se partager des vidéoprojecteurs portables, lorsqu'il y en a de disponibles).

        L'inspection académique a réussi à convaincre la mairie que ce sont des tablettes qu'il fallait acheter. Et là encore, personne ne s'en sert !

        Le jour où l'on demandera leur avis à ceux qui utilisent le matériel…

    • [^] # Re: Le libre dans des grosses communes ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      La DSI où je travaille, grâce à la mobilisation d'un collègue, peut donner des tours sous GNU/Linux(ou sans rien). Sans périphériques, à venir chercher sur place à Paris.

      Personnellement j'ai aussi plein de trucs mais ce n'est pas assez trié et je ne suis pas sûr de vouloir en faire don à des inconnus…

  • # Super boulot !

    Posté par  . Évalué à 2.

    Bravo Laurent pour ces initiatives géniales !

    Si je comprend bien il y a un enseignement à deux vitesses : ceux qui ont des profs comme Laurent, et les autres.

    Autrement dit, c'est étonnant que ce ne soit pas l'Éducation Nationale qui gère, organise et normalise un minimum les outils et méthodes pédagogiques.

    Ceci dit, il est heureux que l'on n'ait pas obligé Laurent à utiliser la tour Windows 7 :D

  • # Cahier journal

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    Y-a-t-il des astuces libres pour numériser le cahier journal et faciliter sa mise à jour, je veux dire mieux que le tableau Libreoffice Calc?

  • # Scrcpy

    Posté par  . Évalué à 2.

    Bonjour

    Je n'ai pas bien compris comment scrcpy a été utile. Pour moi cela ressemble à faire du VNC sur Android. Pourriez-vous précisez un peu son usage pour les corrections ? (qui installe quoi, quand et où ?)

    Sinon bravo pour ce super boulot et le partage des bonnes idées !

    • [^] # Re: Scrcpy

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

      Peut-être que la réponse figure dans les commentaires de ce lien ?

      scrcpy serait utilisé, notamment, pour envoyer des sms à partir de l'ordinateur.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: Scrcpy

        Posté par  . Évalué à 6.

        J’utilisais scrcpy pour avoir mon téléphone en plein écran sur mon second moniteur (en mode portrait)! Je pouvais donc :

        – Dessiner / écrire sur l'écran (tablette wacom)
        – Faire des captures (flameshot)
        – utiliser mon clavier Typematrix et la souris
        – Renvoyer les SMS
        Et tout ça sans toucher mon téléphone.

        scrpy sur un écran en mode portrait

  • # Éducation au numérique

    Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 31 août 2020 à 22:40.

    Bonjour,
    Je suis moi aussi enseignant attaché au développement du logiciel libre dans l'éducation par et au numérique.
    Félicitations à Laurent pour son engagement et merci a LinuxFr pour cet interview.
    Qu'en est-il concernant l'éducation au numérique? Que mets-tu en place?
    Je suis persuadé que le logiciel libre permet à l'élève de prendre plus de recul:
    * Mettre les mains dans le cambouis et manipuler de "vrais" logiciels de bureau (et non pas des "apps" limitées) donc expérimenter plus de notions (des notions informatiques générales mais aussi des notions "métiers", par exemple pouvoir acquérir des notions de production musicale si on en a envie)
    * Développer des capacités en algorithmique et programmation, comme le partage et la collaboration sur un projet commun. Mais là il me semble que presque toutes les solutions sont libres.
    Je suis toujours curieux de découvrir de nouvelles solutions.

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