Journal La guerre aux pirates de la musique s'intensifie

Posté par  .
Étiquettes : aucune
0
6
fév.
2003
Sur Yahoo

NEW YORK, 6 fév (AFP) - Tant sur le front commercial que devant la justice, l'industrie de la musique aux Etats-Unis multiplie les offensives dirigées contre la pratique du téléchargement gratuit, accusée d'avoir fait baisser les ventes de CD depuis deux ans.

Fin janvier, une décision d'un tribunal de Washington a ému le monde de l'internet, laissant entendre que dorénavant les fournisseurs d'accès pourront être jugés complices du non-respect des droits d'auteur par leurs abonnés.

L'opérateur téléphonique Verizon s'est vu ordonner de révéler l'identité d'un client suspecté d'avoir téléchargé plus de 600 titres en une seule journée et de les avoir largement diffusés.

Verizon a fait appel. Mais déjà le cas suscite des débats enflammés.

Remettre en cause l'anonymat de l'internaute pourrait avoir un impact énorme sur l'avenir du Net, estiment les analystes. Quant à juger les opérateurs responsables des pratiques de leurs clients, "c'est comme si on faisait payer les constructeurs automobiles pour les excès de vitesse!", réagit un internaute.

A l'origine de l'"affaire Verizon", l'association américaine des professionnels du disque (RIAA) s'appuie sur une loi de 1998 relative à la protection du copyright à l'ère du numérique, et soutient que la mauvaise volonté de l'opérateur l'a obligée pour la première fois à porter un cas de fraude devant les tribunaux.

"Nous avons déjà utilisé 95 fois la clause (de la loi) qui nous permet de connaître l'identité d'un utilisateur violant les droits d'auteur, c'est la première fois qu'un fournisseur d'accès nous oppose un refus", explique Jonathan Lamy, porte-parole de la RIAA.

L'enjeu est d'abord économique pour ces fournisseurs de services, qui craignent de perdre des clients dont on restreindrait les libertés. De plus, le développement de l'accès à haut débit (la "bande large") repose en partie sur ces amateurs de musique, souhaitant pouvoir se connecter plus facilement, plus longtemps.

La contre-attaque sur le front juridique est le dernier rebondissement d'une longue bataille de l'industrie du disque contre le piratage numérique.

Après la victoire contre le site de musique gratuite Napster, fermé sur ordre de la justice en juin 2001 puis contraint à la liquidation, les professionnels de l'édition pensaient avoir fait le plus difficile.

Les cinq "majors" (Universal, Sony, BMG, EMI, Warner) ont ouvert leur catalogue aux internautes moyennant des droits d'accès, le plus souvent aux termes d'alliances multipartites. "L'industrie de la musique en ligne a explosé en 2002. Des centaines de milliers de titres sont disponibles via Emusic, Full Audio, MusicNet, Pressplay...", écrivait en décembre la RIAA.

Mais ces services sont trop chers pour les possibilités offertes (gravure limitée, contraintes de support), soulignent les analystes.

Les plate-formes payantes "ont tardé à augmenter" leur offre, ajoute Lee Black, analyste de Jupiter Research. Elles ne peuvent rivaliser avec les millions de titres offerts par KaZaA, Morpheus ou iMesh selon le principe du "partage de fichiers" entre particuliers, sans s'encombrer du complexe système légal des licences.

L'autre critique la plus entendue sur les sites payants est le manque de diversité de l'offre, privilégiant les noms les plus connus au détriment des artistes édités par les labels indépendants.

Echo, l'alliance de six chaînes de distribution américaines dans la vente en ligne - annoncée le 27 janvier -, promet d'y remédier.

"Grâce à la notoriété de nos enseignes, les licences seront plus faciles à négocier avec les maisons de disques" que pour des sites payants à l'audience moins large, assure son PDG Dan Hart.

mad/pre/chr/bm eaf

Suivre le flux des commentaires

Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.